Claire Hilgers

jeudi 20 février 2014
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À la galerie de Wégimont : du 15 mars au 12 avril 2014
Vernissage le vendredi 14 mars de 18 à 21h

VÉGÉTAL(S)

« L’univers n’est pas ce que nous voyons, il est ce que nous croyons  »

Un sous-titre quelque peu énigmatique....
Pour cette exposition, ma proposition se nourrit de la contemplation du monde végétal sous des formes diversifiées au hasard des rencontres : arbres, feuilles, herbes des bords de chemin, graines, épines. La diversité des espèces, les formes multiples que peuvent prendre une graine, une tige et ses ramifications, la variété infinie des feuilles et leurs structures semblant si proches et pourtant dissemblables, cela me fascine.
Mais, comment cela s’est-il produit ? Nous en trouvons une explication synthétique dans cet extrait du livre Le jardin planétaire de Gilles Clément :

L’endémisme est la diversité par l’isolement, diversité des êtres et des idées.
L’isolement géographique et les barrières climatiques créent autant de milieux où apparaissent les espèces.Plus nombreux sont les lieux de vie (biotopes), plus nombreuses sont les espèces capables de s’y développer.
Plus longtemps les lieux de vie demeurent isolés les uns des autres, plus longtemps la diversité demeure.
Elle s’exprime par la variété des individus, des comportements, des croyances.

Des formes nouvelles, qu’elles soient animales ou végétales, se sont développées car elles ont dû s’adapter au froid ou au chaud, au sec ou au salé, à une terre noire ou à du sable, en bref aux exigences du lieu où elles se trouvaient.

De même, les hommes vivant dans ces biotopes bien particuliers ont construit avec leur environnement des relations spécifiques, ont inventé des cosmogonies - des philosophies comme on dirait dans le monde moderne.
Un planteur de soja transgénique, un paysan qui entretient sa rizière ou un chaman qui cueille des herbes sacrées vivent-ils dans le même monde ?
C’est non seulement l’usage de la plante, de l’arbre ou de la racine qui est différent mais la façon dont ils les pensent, dont ils les considèrent.
Voilà, en quelque sorte, une explication de notre sous-titre.
Pour en revenir à cette exposition et à ce travail, je suis, bien sûr, très intriguée et curieuse de la richesse symbolique qui se cache derrière le monde du végétal. Son histoire aussi vieille que celle du monde (et bien plus ancienne que l’histoire humaine) nous fait entrer par une toute petite porte dans les mystères de la vie.

Les œuvres que je propose ici se focalisent sur les particularités des formes du monde végétal dans leurs multiples déclinaisons. L’intention est de cerner au plus près ce qu’elles dessinent dans l’air, face au ciel ou sous terre, quand elles sont enracinées et cherchent à en cibler l’essentiel.

Les traces sélectives laissées par le dessin à la gomme arabique, la texture de l’encre de chine, la légère transparence du papier japon se combinent pour faire apparaître des images “radiographiées” ou traversantes, qui tentent de regarder au-delà des apparences immédiates.
Mon souhait est qu’elles invitent le spectateur à la méditation, à la rêverie et soulignent la poésie des formes qui se trouvent dans la nature.
Et pour terminer, je vous livre une très belle réflexion qui révèle un peu de ce mystère et nourrit mon imagination :

 Dans la forêt, une pousse de fougère déplie imperceptiblement ses doigts piquetés de spores.
C’est lent, c’est silencieux, personne ne la voit, pas un spectateur pour assister à cette performance,
et pourtant elle a lieu
. ”

Extrait de : Dans la nuit brune d’Agnès Desarthes - Éditions de l’Olivier
Claire Hilgers

Portfolio

Claire Hilgers à Wégimont Claire Hilgers à Wégimont Claire Hilgers à Wégimont Claire Hilgers à Wégimont Claire Hilgers à Wégimont Claire Hilgers au centre.