Hommage à José Picon

samedi 31 août 2013
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Du 5 octobre au 10 novembre 2013
Vernissage le vendredi 4 octobre de 18 à 21h.

À la Galerie de Wégimont, Domaine provincial,
Chaussée de Wégimont, 4630 Soumagne.

« La nuit, le silence se remplit et je pars à l’écoute et à la poursuite d’une couleur inconnue. Tenter l’accord impossible. »
José Picon, 2008.

Dès l’annonce du décès de José Picon survenu le 19 juin 2011, le MAMAC lui rendait hommage en présentant un choix de ses œuvres à l’occasion de l’exposition du prix Georges Collignon 2011 dont elle était membre du jury. José Picon, « ... un être humain aussi exceptionnel que fascinant... une femme libre et généreuse... sans conteste, l’un de nos plus grands peintes abstraits lyriques et informels », écrivait, en 1995, Marie-Hélène Joiret, directrice du Centre Wallon pour l’Art Contemporain, la Châtaigneraie à Flémalle.
Dans ses audaces picturales et avec sa personnalité taillée dans le roc, José Picon est une figure marquante de la vie artistique liégeoise. C’est en pionnière que, dès les années 1950, elle se lance avec conviction, fougue et émotion dans le jeu pictural des matières et de la couleur qui s’écrasent sur la toile ou « l’éclaboussent » avec une force jubilatoire jamais démentie. Wégimont Culture, à son tour, a voulu rendre hommage à cette grande artiste, par une exposition en sa galerie. Loin d’être une rétrospective, l’exposition présente cependant un choix diversifié d’œuvres puisées dans différentes périodes de la carrière de l’artiste qui atteste de son art sans cesse renouvelé.

Anne Gersten

« La peinture est un paysage intérieur. Je n’ai pas de théorie sur ma peinture, il n’y a de recette que dans la vérité, mais quelle lutte... Tenter de percevoir le souffle de la vie et laisser des traces... Ce besoin primitif de pétrir la boue ; la nuit, je poursuis une couleur inconnue... »
José Picon, 1995.

José Picon était une grand-mère bien spéciale. Je me souviens qu’elle venait me rechercher à l’école vêtue d’une grande cape noire. Elle avait le nez terriblement crochu et le regard laser. « Tante Zorro » disaient certains ; une chose est sûre, rien n’était banal avec elle. Au retour de l’école, nous faisions quelques haltes, tantôt les éclairs au chocolat, tantôt l’underground du quartier Hors Château des années 1970.
Ses peintures qui m’entouraient me tracassaient : elles sortaient d’un atelier où nous ne pouvions entrer, c’était suspect. Savait-elle dessiner ? Je l’interrogeais. Cela l’amusa sans doute. Le lendemain, à côté de mon lit, je trouvais les portraits plus vrais que nature de toutes mes amies les peluches. Il y avait en elle une générosité et une créativité dans les gestes du quotidien (et quel quotidien !) que je ne retrouverai plus jamais. Une adéquation animale avec la nature. Le geste était toujours juste, l’accord parfait. Cela je le retrouve dans son art. Elle s’étonnait parfois elle-même de son travail. Etait-ce bien elle qui l’avait fait ? Une chose est certaine, une force vitale l’habitait. Ce n’était pas un être ordinaire. Est-ce cela un génie ?

Frédéric Cloth

Ces textes sont extraits d’un numéro spécial de Wégimont Culture édité pour l’occasion.


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