Benjamin DUMONT / Christelle FIDANZA / Laurent DUMONT-DELREZ
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Exposition du 13 mai 2015 au 14 juin 2015
Les samedis et dimanches de 14 à 18 heures et sur rendez-vous
A la Galerie de Wégimont, Domaine provincial, 4630 Soumagne
Benjamin DUMONT
A propos du dessin
Depuis tout petit – même si je n’ai pas beaucoup grandi depuis –, je dessine de drôles de choses. Des formes issues de l’instant qui sortent de manière aléatoire et qui, ensuite, se mettent ensemble pour former un tout, un dessin.
Faisant par nature beaucoup d’erreurs, j’ai décidé d’utiliser ces dernières dans mes dessins en les laissant sortir d’abord, pour après amener ces petits et grands traits parfois maladroits, parfois surprenants, vers une composition complète et réfléchie. C’est un peu comme travailler sur une base aléatoire, peut-être comme avoir l’envie de laisser sortir les mauvaises idées et effacer avec les « bonnes », ou encore laisser quelque chose de côté pendant un moment pour ensuite reprendre le trait avec d’autres idées qui amènent au résultat final. La démarche principale est, je pense, avant tout, une acceptation de l’erreur.
Beaucoup de mes dessins sont encore en cours de réalisation, et ce depuis plusieurs années. Cette peur de la fin fait également partie de la conception graphique qui me pousse à effectuer des traits parfois à la limite de la concentration (souffle coupé). L’autre peur étant celle du vide, j’ai adopté ces dernières années une version de remplissage du support de plus en plus noire (la couleur est en test).
Concernant le sens, j’aime que chaque personne ait sa propre vision ou son propre ressenti par rapport à ces dessins, car comme ils peuvent être complexes pour certains (mélange d’humeurs, par exemple), ils peuvent se révéler très simples pour d’autres (visage de profil très graphique, mise en lien avec le street-art). Ce sens peut également être adapté ou modifié d’après chaque vision car les dessins sont en général modulables.
Les inspirations me viennent de la bande dessinée et des doodles, d’artistes comme Fernand Léger ou Dubuffet, du street-art et de l’architecture, de l’illustration alternative, du Futurisme ou du Cubisme, de l’art ancien amérindien ou africain, de la musique ou de la photo. Le sujet revenant le plus souvent est celui des yeux, qui est en quelque sorte ma signature (ou une obsession).
Christelle FIDANZA
Picture Element
PICTURE ELEMENT.
Il serait aisé de résumer un travail en deux mots, bien que j’ajouterais encore SENSIBLE.
Pixel, c’est là que d’une certaine manière tout a commencé. Cette unité de surface qui permet de mesurer une image numérique provient de cette locution anglaise PICTURE ELEMENT, qui signifie élément d’image.
En effet lorsque nous regardons une image excessivement agrandie sur l’ordinateur, nous voyons tout un tas de petits carrés alignés verticalement et horizontalement, et cela dans différentes couleurs et dégradés. D’où mes successions de carrés, mais en noir et blanc et en nuances de gris.
Fort heureusement toutes les images et réalisations ne sont pas numériques, loin de là ; on peut oublier un peu ce support, même s’il est toujours plus présent. Mais revenons plutôt aux mosaïques romaines, aux mandalas, au pointillisme ou encore au crayon. Une image n’est pas constituée que d’un élément, et même le plus petit grain compte.
En fait ce sont des moyens d’expression qui se rapprochent d’une certaine façon le plus de la réalité (vision personnelle). Chaque chose n’est-elle pas constituée de milliards de particules ? Le monde n’est-il pas qu’un assemblage… un assemblage de ces minuscules éléments, qui constitue l’étendue même du sensible ? Un retour aux origines ?
J’ai décidé de travailler avec le papier photo, donc pas avec la photographie proprement dite, mais avec la sensibilité du papier et sa durée d’exposition.
Une fois le papier sensibilisé dans toutes les nuances, je découpe une série de carrés et ensuite, il n’y a plus qu’à les choisir, à les assembler et à représenter une image. C’est intéressant, vous partez d’une feuille de photo pour faire des lignes, des ronds, des pleins, des creux, et voilà, vous êtes transporté dans l’ordre du dessin, d’une photo, d’une image, en fin de compte d’un objet.
Laurent Dumont-Delrez / ΛΔΔ
Se laisser happer au-dehors de soi, ne pas vouloir tout accaparer, mais ne pas se sentir possédé, du moins pas trop, c’est ce que me permet la photographie. J’aime cet immatériel qui prend corps sur celluloïd puis dans la rouge noirceur d’un labo où il révèle petit à petit les nuances, les couleurs jusque-là encore incertaines des sentiments...
Je travaille encore beaucoup en argentique, d’abord pour entretenir ce plaisir enfantin de la surprise, comme les pochettes surprise qui ne contiennent pas toujours de jolis cadeaux, mais qu’on aime malgré tout amasser comme de précieux trésors. L’argentique me permet aussi de sentir la matière plus concrètement, y compris la lumière que l’on peut doser avec les mains.
La photo c’est aussi la rencontre. Celle de gens croisés lors des prises de vue, celle d’êtres que j’imagine peupler le cadre de mes images ou d’autres photographes et artistes qui m’ont insufflé la volonté de montrer, d’affirmer mes choix, d’envisager plus encore, comme Hans et Philip Ruh, Frédéric Materne ou Sarah Moon.
Je n’ai pas de sujet de prédilection, je ne suis pas spécialisé dans un style ou un genre photographique, je cherche plutôt à exprimer un ressenti, à transposer la réalité, y distinguer ce qui dépasse la norme ou le profond malaise que celle-ci génère en moi. Je n’aime pas le contrôle, les cages, les limites, je m’en moque donc parfois à travers mes images.
Je considère enfin la photographie et l’art en général comme un simulacre : une reproduction sublimée du ressenti ou la représentation d’un dessein, en rupture avec le pragmatisme.
FRIM[Ae]TERNA
Jardin d’hiver à l’éveil de l’âme
Contempler jusqu’à l’aveuglement la blancheur de l’hiver...
Ce n’est plus le soleil désormais trop faible qui me brûle la rétine, ce sont de petites taches, là plus loin, qui semblent m’appeler.
Par le vent qui bruisse à travers les feuillages assoiffés et la neige qu’il soulève jusqu’à mon visage, je vis plus que jamais, le cœur bouillant dans ma poitrine blindée, mais surchauffé par son regard profond et insistant quelques heures auparavant.
Le froid jusqu’au genou, j’atteins ces petits êtres qui feignent la mort. L’été les noie dans sa ferveur, l’hiver les sauve de pas trop insouciants ou de gueules avides et révèle par endroit leur éternité.
La mélancolie tant redoutée n’est qu’un saisonnier repos de l’âme, enracinée dans l’interminable et changeant retour que, parmi mes semblables, on voudrait calibré et sisyphéen.
En relevant mes yeux rêveurs, notre étoile semble bien humble à défraîchir la virginité qu’elle a quelque peu alourdie la veille et les arbres sont anoblis d’une toison immaculée et embaumée de brume.
J’entends des cris au loin et j’avais oublié les incessants frottements de rubans noirs de cages qui se croisent dans mon dos. Il me faudra retourner, faire semblant, les pieds lourds de millénaires refus...
La mémoire en transparence à révéler les mains baignées de noirceur, quelques mots résonnant plus que de raison, par-delà le temps qui n’existe pas encore, je le poserai entre ses mains, ce petit jardin d’hiver.
Laurent Dumont-Delrez/ΛΔΔ
La Galerie est située sur le parking bas du Domaine provincial de Wégimont
Chaussée de Wégimont, 76 -4630 – Soumagne
Gsm : 0477 38 98 35
– www.wegimontculture.be
– e-mail : info@wegimontculture.be
Exposition organisée en collaboration avec la PROVINCE DE LIEGE SERVICE CULTURE
La galerie sera fermée du 15 juin jusqu’au début octobre 2015.